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Jour 14: Premiers pas dans Cilaos

C’est aujourd’hui que nous quittons cette région du Dimitile ou nous nous n’aurons pas fait grand chose, la faute à un climat peu propice à la randonnée durant toute la durée du séjour ici. La plupart du temps, cette montagne se trouvait dans les nuages et toute idée de grimpette jusque la était exclue. On prend donc notre petit-déjeuner, nous finissons de nous préparer et on va rendre la clé à la réception. Nous garderons une impression mitigée de cet endroit malgré toutes les éloges faites sur internet.

Nous redescendons donc une dernière fois de notre « nid d’aigle » mais au lieu de bifurquer vers Saint-Pierre et la côte, nous traversons le Bras de Cilaos que nous remontons ensuite par une route assez étroite de montagne. A chaque virage, on doit klaxonner pour prévenir une éventuelle voiture qui arriverait dans l’autre sens et que je ne peux pas voir. Un dernier village traversé et nous nous engageons dans l’entonnoir inversé qui sert de point d’entrée du cirque. La route porte le nom évocateur de « Route aux 400 virages ». Je ne sais pas si il y en a réellement autant mais on ne doit pas en être loin. Pour l’anecdote, lorsque dans les années 20 on décide de créer une route pour relier le village de Cilaos à Saint-Louis, un projet est mis en place. La distance est grande mais les travaux avancent vite grâce à la roche friable. Néanmoins, en 1930, quand les deux équipes se rejoignirent, ils n’étaient pas en face l’un de l’autre. Un ingénieur proposa alors de prolonger les deux sections et d’y ajouter des virages afin de les relier ce qui donne l’impression que la route s’enroule sur elle-même. On passe des tunnels et après l’un d’entre eux, c’est la claque ! Un relief tourmenté qui constitue le « sol » du cirque de Cilaos, encerclé de montagnes. De l’autre côté de celle-ci, c’est le cirque de Mafate que l’on peut atteindre d’ici via une randonnée assez dure. 5000 personnes vivent ici rassemblés dans quelques rares villages dispersés dans cette « plaine ».

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Nous finissons par arriver dans le village principal qui a simplement pris le nom du cirque (ou est-ce l’inverse ?). Tout est propre, ça fleure bon le village de montagne. On voit que le tourisme est important, de nombreux restaurants et magasins en tout genre jalonnent la rue principale. Tout au fond de cette rue se trouve l’église avec sa croix bleue phosphorescente qui illumine la nuit. Nous trouvons à nous garer derrière celle-ci et nous nous préparons pour aller marcher. Nous entamons cette randonnée vers la Cascade de Bras-Rouge par une descente assez raide sur un chemin bien large. Nous finissons par arriver à une petite rivière que nous traversons pour longer une petite route de montagne en pente forte. Le soleil tape assez fort, ce n’est pas la partie la plus agréable. Un peu plus loin, le sentier que nous cherchons apparaît qui redescend la colline que nous venons de grimper en s’enfonçant dans un bois. C’est à ce moment-là que mon épouse se fait mal et ne se sent pas de continuer. Nous avons marché trois quarts d’heure pour arriver ici et il y en a au moins autant jusqu’à destination. On décide donc de faire demi-tour, non sans regret. La dernière pente grimpe fort jusqu’au parking et mon épouse n’a plus beaucoup de jus mais nous y arrivons (on a pas vraiment le choix, à vrai dire). L’heure de midi approche et nous décidons de nous fier une fois de plus à notre guide pour trouver un bon restaurant dans le village. C’est chose faite et on s’installe sur une belle terrasse, sous un grand parasol, pour prendre un apéritif bien mérité par cette chaleur. Précisons que Cilaos possède le record mondial de pluie sur une journée avec 1m87 d’eau en 1952 ! Aujourd’hui, nous avons de la chance car c’est tout le contraire !

Après le repas, nous décidons d’aller voir si notre chambre serait éventuellement déjà disponible. Nous avons réservé dans un gîte à deux mètres du centre. Il faut s’engager dans une petite rue en cul-de-sac pour y accéder. Nous trouvons assez vite la propriétaire qui nous réserve un accueil agréable. Elle accède sans problème à notre requête et nous ouvre la voie jusqu’à notre petit bungalow au fond d’un petit jardin très fleuri. Nous avons une petite varangue pour nous mettre à l’ombre et une belle grande chambre avec salle de bain. On va être bien ici pour les deux prochaines nuits. Nous laissons nos bagages et reprenons immédiatement la voiture pour nous rendre à Ilet à Cordes par une belle petite route de montagne. Vingt minutes annoncées par le gps pour parcourir les onze kilomètres mais nous mettrons plus d’une heure ! La faute a des paysages superbes qui obligent à de multiples arrêts photos ! Comme par exemple cette petite rivière qui dévale à une vitesse folle les pentes inférieures du Piton des Neiges.

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Ou encore cette vue incroyable sur le village de Cilaos et le plateau sur lequel il est posé.

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Nous ne pouvons pas non plus résister à cette photo du Piton des Neiges dans son ensemble que j’ai prévu de gravir demain. Je me demande si c’est bien raisonnable car c’est franchement haut !

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D’ici, on peut même grâce au téléobjectif photographier le col du Taïbit qui permet de passer dans le cirque de Mafate. Facilement reconnaissable grâce à sa « tête de chien » et aux Trois Salazes qui se trouve à sa droite (qui viendrait du malgache et qui signifierait pieu).

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Un peu plus loin, une petite aire a été aménagée au bord d’un ruisseau. Nous allons profiter du calme quelques minutes dans ce lieu avant de terminer notre route.

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Pour finir, nous arrivons enfin dans ce petit village caché dans le fond du cirque. Il doit son nom d’Ilet à Cordes à l’histoire de la région. En effet, au 18ème siècle, des esclaves « marronnaient » (s’échappaient) et venaient se réfugier ici. La difficulté d’accès au cirque leur fournissait une protection bien utile. Ce village en avait une deuxième: il n’était accessible que grâce à des cordes jetées du haut des remparts pour descendre jusqu’au plateau. Malheureusement, un chasseur d’esclave sinistrement connu – Mussard – réussi une incursion jusque la et y découvrit deux camps de « marrons » en fuite. Ce temps la est ici, heureusement révolu, et la route permet de rejoindre ce petit village d’un peu plus de 400 habitants. La vue et le calme qui baignent les lieux est appréciable mais nous ne nous attardons pas trop longtemps.

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Nous faisons dons demi-tour et retournons, un peu plus vite cette fois, jusqu’au croisement. Tout droit c’est Bras-Sec ou nous nous rendrons après et à droite c’est Cilaos. Nous choisissons une troisième option: un petit chemin qui doit nous mener jusqu’à la Roche Merveilleuse et son belvédère sur Cilaos. On arrive un peu plus loin sur un petit parking ou nous laissons notre voiture. Nous nous attaquons ensuite à la série de marches qui nous amène jusqu’à un point de vue splendide sur tout le cirque ! A nos pieds, le village de Cilaos perdu au milieu des forêts et des montagnes !

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Nous redescendons jusqu’à la voiture et nous prenons la direction de Bras-Sec, un autre petit village. Nous longeons la forêt du Grand Matarum qui nous offre encore une fois une vue magnifique sur le col du Taïbit.

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Les nuages commencent à arriver recouvrant les remparts et descendant doucement dans la « plaine ». L’ambiance change radicalement !

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Arrivé à Bras-Sec, on se demande quoi faire. On a pris notre temps jusqu’ici et l’après-midi est déjà bien avancée.  Il n’y a pas l’air d’avoir grand-chose à faire ici et nous décidons de rentrer tout doucement.

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Ce soir, nous mangerons au restaurant de ce midi car il n’y a pas de table d’hôte à l’endroit ou nous sommes. J’irai pour ma part me coucher tôt car demain, je me lève à 4h du matin pour relever un défi personnel !